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Martin Hicks – Date stellaire 68183.1 : Les Ontariens ne paient toujours pas le prix affiché

Dans un blogue rècent, nous avons ècrit que les frais de premier cycle universitaire en Ontario tournaient autour de 4 000 $. À peu près au même moment, le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) déclarait que les frais de premier cycle universitaire en Ontario s’élevaient â 8 474 $. Est ce un épisode de Star Trek avec des univers parallèles? Comment est-ce possible?

Le CCPA n’a pas inventé ses chiffres. Statistique Canada venait de publier son rapport sur les frais de scolarité pour l’année scolaire 2014-2015, et l’on y indiquait que les étudiants de premier cycle universitaire de l’Ontario paieraient en moyenne 7 539 $. En ajoutant ces détestables « frais obligatoires supplémentaires » qui apparaissent tandis que vous déroulez votre facture de frais de scolarité (athlétisme, services de santé, gouvernement étudiant, remplacement du lierre), vous arriverez rapidement aux 8 474 $ du CCPA.

Sauf que ce n’est pas le coût réel moyen d’une scolarité de premier cycle universitaire en Ontario. Ce montant est une agrégation des prix moyens que les universités ontariennes affichent sur leurs sites Web et dans leurs calendriers. Les Ontariens ne paient pas le prix affiché.

Soustrayez les « 30 % de réduction » du programme ontarien auxquels ont droit la plupart des étudiants de premier cycle à temps plein, soustrayez les composantes (subventions) non remboursables du RAFEO liées aux frais de scolarité ainsi que les subventions de frais « laissés de côté » que les établissement doivent ajouter pour compléter le RAFEO puis soustrayez les crédits d’impôt accordés aux étudiants ou pour les parents ou conjoints à charge, et vous obtiendrez des frais moyens de scolarité de premier cycle qui passent de 7 539 $ par à 4 139 $. N’oublions pas les étudiants du collégial, dont les frais moyens après ces déductions sont de 1 529 $.

Et ce n’est là qu’une moyenne. La distribution des droits de scolarité est encore plus édifiante. Une petite minorité d’étudiants inscrits à des programmes aux frais de scolarité élevés paient beaucoup plus que la moyenne. Exemples : le prix affiché pour des études de médecine à l’U de T est de 21 130 $; au Collège Fanshawe, il en coûte 11 670 $ pour suivre des études en hygiène dentaire. Bien des étudiants paient moins que la moyenne. Les subventions accordées au titre du RAFEO sont sujettes à des critères, si bien que ceux qui gagnent moins paient le moins. Le graphique ci-dessous illustre la distribution des frais de scolarité réels payés dans le cas des étudiants universitaires de premier cycle et des étudiants collégiaux de l’Ontario. On y utilise les données de 2012-2013, parce que ce niveau de données n’est compilé qu’au terme de chaque année scolaire et une fois que la poussière est retombée sur les chiffres. (Pour effectuer une projection des frais annuels réels moyens, nous avons ajouté 8 %.)

La complexité des frais de scolarité réels représente un désastre communicationnel pour le gouvernement. Dans le monde des communications, le simple l’emporte toujours sur le complexe; voilà pourquoi des énoncés simples comme « les frais de scolarité sont de 7 539 $ en Ontario » sont privilégiés. Mais mettons les choses au clair : les frais universitaires moyens (cachés mais réels) en Ontario) sont de 4 139 $, et pour les droits de scolarité dans un collège, ils sont de 1 529 $.

Pour un portrait plus complet, vous pouvez ajouter ces frais obligatoires, qui s’élèvent à peu près à 1 000 $, ou moins si vous obtenez l’aide du RAFEO, car eux aussi sont des coûts admissibles au titre de ce régime. Nous indiquons aussi que nous avons calculé les chiffres nets tant du montant des droits de scolarité que du montant des crédits d’impôt liés à l’enseignement. Et nous regrettons de n’avoir pas pu déduire les bourses et subventions liées aux frais qu’offrent les établissements au-delà des frais « laissés de côté » susmentionnés (nous n’avons pu les isoler, mais ils représentent une partie non négligeable du montant de plus de 800 millions de dollars des dépenses collégiales et universitaires globales en bourses d’excellence, d’études et autres).

Nous, au COQES, ne disons pas que les frais sont trop bas ou trop élevés ou encore juste au bon niveau. C’est un débat plus large que l’on réserve pour un autre jour. Nous disons simplement qu’il y a plus d’une façon de faire parler les chiffres.

Distribution_Tuition_cost_U_C_12-13_FR

Graphiques supplémentaires optionnels pour les bolés… mêmes données, plus d’information :

ON_Un_Domestic_Tuition_12-13_EN

ON_Coll_Domestic_Tuition_12-13_EN

LES PETITS CARACTèRES : Les étudiants de premier et deuxième cycles sont responsables de présenter une demande au titre du RAFEO et/ou du programme de réduction de 30 % des frais de scolarité, de produire leur déclaration de revenu et de tolérer un certain degré de gratification différée. L’aide financière aux étudiants et les crédits d’impôt varient d’une province à l’autre ces graphiques illustrent la situation pour les étudiants en Ontario. Cela exclut les étudiants internationaux (qui paient plus), les étudiants de deuxième cycle (qui paient généralement plus) et les étudiants inscrits à un programme d’apprentissage (qui paient très peu). Un niveau scolaire plus élevé peut améliorer les revenus pour la vie, réduire le risque de chômage et accentuer le sentiment d’épanouissement et de bonheur. Parmi les autres réductions de droits qui ne sont pas illustrées, mentionnons les bourses d’excellence, d’études et autres offertes par les établissements d’enseignement. Le COQES remercie le ministère de la Formation et des Collèges et Universités de l’Ontario pour l’accès aux données.

-Martin Hicks, Directeur des données et des statistiques

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